Déonto-quoi ?

Editorial

Novembre 2022, sur un air de Brassens, nos joyeux troublions de la Revue chantaient « Déontologiiiiie »1. L’idée était alors simple : rappeler à chacun que non, la déontologie n’est pas accessoire.

Et pourtant.

Force est de constater que les valeurs de loyauté, de dignité et de confraternité semblent se perdre. La preuve par quelques exemples simples, qui « sentiront probablement le vécu », selon l’expression consacrée, à nombre d’entre nous :

  • 9h10, devant la chambre d’introduction du Tribunal de première instance ou de l’Entreprise : « Certes, mon confrère intervient, mais il n’est pas là, je souhaite donc qu’on prenne le dossier ». Comme ça, sans même tenter un appel au confrère, vraiment ? La simple politesse était apparemment elle aussi, absente de la salle.  
  • Au cours d’un appel téléphonique avec un confrère que l’on prévient de notre intervention,: « Si vous n’y êtes pas à 9 heures, je prendrai mes avantages dans le dossier ». Faut-il réexpliquer que la notion de « prendre ses avantage » implique, par définition, un défaut ? Les décors de La Roche ont probablement distrait certains de nos confrères pendant le séminaire de déontologie …
  • Le refus systématique de certains confrères d’accorder un aménagement de calendrier de procédure, même lorsqu’il est demandé en avance. Ceux-là ont probablement trouvé le moyen d’avoir 48h dans une journée … J’attends l’astuce avec impatience
  • En chambre des saisies, j’ouvre la porte de la salle d’audience, et mes oreilles sont assaillies de cris aigus. Sûrement des particuliers, me répondrez-vous. Que nenni ! Deux confrères à deux doigts de se battre comme des chiffonniers devant le magistrat, qui n’en est pas maître (sans jeu de mots)… Quelqu’un pense-t-il à appeler le Bâtonnier ?

De tels exemples, nous en avons tous en mémoire. Qui nous ont peut-être fait rire lorsqu’ils sont arrivés à d’autres, mais certainement grincer des dents lorsque nous y avons été nous-mêmes confrontés.

Certes, notre métier est exigeant et prenant. Nous sommes en permanence au cœur des conflits, soumis au stress des clients et à la sur-communication. Est-il cependant vraiment nécessaire de nous mettre encore en plus de tout cela, des bâtons dans les roues ?

Personne n’est à l’abri d’un problème personnel, d’un client difficile, d’un oubli ou simplement d’une surcharge de travail.

Restons confraternels et nous en sortirons tous grandis.

Confraternellement vôtre,

Mathilde RENTMEISTER  

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<p id="ref1">1. L’auteur vous invite à pousser la chansonnette à la lecture sur un air de « Gare au gorille » (https://open.spotify.com/track/7JEVVvLgxGfG3FZIDrDHpt?si=VXc-XX19QqOpUo9scffx2A).

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